Bonsoir / Bonjour à toutes et à tous,
Je m'appelle Isabelle Gabas, je suis psychothérapeute, coach professionnelle et praticienne narrative.
La pratique narrative est une approche d'origine Australienne et Neo-zélandaise qui a été introduite en France il y a une dizaine d'années. Cette approche considère que ce sont nos récits sur notre expérience qui façonnent notre vie et notre identité.
Si vous étiez tous des praticiens narratifs et si je faisais une conférence narrative, voilà comment je m'y prendrais : je ferais parler le burn out. En effet, l'approche narrative dit que : « La personne est la personne. Le problème est le problème. La personne n'est jamais le problème. »
Le burn out, comme tous les problèmes qui veulent occuper notre vie, a des effets sur nous et des intentions pour nous.
Voici comment le burn out pourrait nous parler par l'intermédiaire d'une lettre en 3 parties qu'il aurait rédigé :
(1ère partie)
Ce texte répond en partie aux questions qui vont suivre et peut-être aussi à celles que vous vous posez. Je vous propose d'abord de voir les réponses aux 10 questions pendant environ 45 mn, puis, si vous le souhaitez, je pourrai répondre à celles qui vous préoccupent.
La lettre rédigée par le burn out vous a donné quelques exemples de ses effets.
Le processus de l'épuisement professionnel est long et insidieux, il comprend 3 stades qui se déroulent sur plusieurs mois ou plusieurs années selon la capacité de résistance au stress de l'individu. Ces 3 stades se rapprochent bien évidemment des 3 phases du stress : phase d'alarme, phase de résistance et phase d'épuisement. Cela dit, chacun a sa propre façon de vivre son burn-out, selon son histoire professionnelle et personnelle et les symptômes peuvent varier d'un individu à l'autre.
Au premier stade, la phase d'alarme, il s'agit essentiellement de symptômes physiques : la personne se plaint de fatigue persistante, qui ne cède pas au repos. A cette fatigue, s'associent divers symptômes physiques fonctionnels résistants à tous les traitements (otite, sinusite, rhinite, gastrite...lombalgie, névralgie, sciatalgie...)Il faut noter que les investigations et examens cliniques se révéleront tout à fait normaux.
Au deuxième stade, le stress est devenu chronique, c'est la phase de résistance et il provoque le plus souvent des symptômes émotionnels. La capacité à gérer ce stress s'amoindrit. Le système immunitaire s'affaiblit et les pathologies virales se font plus fréquentes. La fatigue s'intensifie. Elle est dans un conflit de valeurs (perte de sens), ce qui entraîne de l'anxiété et des insomnies. Les ruminations envahissent sa pensée. Elle vit une perte de plaisir au travail et peut ressentir toute réflexion comme une agression. La perte de contrôle des émotions apparaît.
Au troisième stade, la personne est à bout. C'est la phase d'épuisement qui provoque des symptômes cognitifs avec pertes de mémoire, difficultés de concentration, incapacité à prendre des décisions, de cynisme (dépersonnalisation / déshumanisation). Inefficace et impuissante, elle augmente son temps de travail, mais sans résultat à la clef et rentre dans un cercle vicieux dans lequel elle perd peu à peu l'estime d'elle-même. Elle est en permanence dans l'urgence et aussi dans le déni de sa problématique. La démotivation et la dévalorisation apparaissent. Les conduites addictives de toutes sortes sont fréquentes de même que les conduites à risque. La culpabilité et la honte sont présentes, elle s'isole. Le regard des autres peut être très mal vécu.
Le cortisol (hormone du stress) qui est sécrété de façon anarchique au premier stade, inonde l'organisme au deuxième et troisième stade pour s'écrouler brutalement au moment du burn-out : il s'agit donc d'un effondrement de la personne sur tous les plans : physique, émotionnel, intellectuel et psychique. La perte d'énergie qui en découle est intégrale. L'organisme craque et peut se manifester par des crises brutales (infarctus, AVC, etc...). Une immense sensation de vide est ressentie. Le retour au travail est impossible.